Description du projet :
Les traces laissées, de manière volontaire ou involontaire, par les défunts sur internet sont nombreuses. Elle se composent de leur identité numérique sur les désormais nombreux réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Youtube, Twitter, Tiktok, LinkedIn, compte Google, etc.), les comptes sur différentes plateformes d’achat ou de vente en ligne, les boîtes e-mail, les abonnements, les blogs, les pages internet personnelles, etc. Une forme de continuité virtuelle semble devenue inéluctable pour toute personne utilisant les outils numériques.
Cette continuité signifie que les défunts continuent à demeurer « vivant » d’une manière ou d’une autre. En effet, si certains sites internet proposent d’anticiper ce qu’il adviendra d’un compte après le décès de son possesseur, la réalité est toute autre : ces comptes restent généralement activés. La « mort numérique » ou la gestion des données numériques post-mortem est ainsi devenue non seulement une activité économique importante et un objet d’étude sociologique, juridique, éthique, et des sciences des religions. En même temps, cette mort numérique est aussi devenue une préoccupation de plus en plus inévitable des individus ainsi que des professionnels des services funéraires et des professionnels accompagnant les personnes en fin de vie. Car si la médecine moderne a fait évoluer la mort humaine d’une fatalité imposée vers une réalité à portée de nos décisions individuelles et collectives, ces libertés nouvelles se déclinent également sous forme de nécessité accrue de façonner notre mort.
Le projet « Mort à l’ère numérique » entend dresser un état des lieux des outils technologiques actuels et prévisionnels, d’en évaluer l’influence sur le statut de l’identité numérique post-mortem ainsi que sur les processus de deuil tels qu’ils prennent place au sein de la société.
Equipe de recherche au sein de la HES-SO:
Bosisio Francesca
, Canova Nina
, Favez Lauriane
Partenaires académiques: Jean-Daniel Strub, Ethix; Ralf Jox, Institut d'histoire de la médecine, UNIL; Anca Sterie, Chaire de soins palliatifs gériatriques, CHUV; Anne-Christine Fornage, Centre de droit privé, UNIL
Durée du projet:
01.05.2022 - 30.06.2023
Montant global du projet: 160'000 CHF
Statut: Terminé