Description du projet :
Les effets des pesticides de synthèse sur la santé humaine et l'environnement sont une préoccupation croissante chez les consommateurs, exploitants, gestionnaires de l'environnement et politiciens. Ainsi, l'agriculture moderne est poussée à promouvoir l'utilisation de produits alternatifs respectueux de l'environnement tels que les produits phytosanitaires contenant des microorganismes (biopesticides). D'importants efforts sont généralement entrepris pour évaluer l'effet de ces produits sur les ravageurs et la protection des plantes. Par contre, le devenir dans l'environnement de ces microorganismes et surtout, leur impact potentiel sur les organismes du sol non-cibles sont peu évalués. Cette question est cruciale dans le cadre de l'évaluation préalable des risques obligatoire selon le droit en vigueur.
Ce manque d'information s'explique, en grande partie, par les limitations méthodologiques des approches classiques (établissement de cultures et identification des microorganismes au microscope), qui ne permettent pas d'analyser de manière détaillée et rapide, les communautés de microorganismes du sol. Cependant, et grâce aux nouvelles approches d'identification des espèces, basée sur des séquences d'ADN (« code-barres ») couplées aux nouvelles techniques de séquençage à ultra-haut débit, il est maintenant possible de caractériser les communautés microbiennes des sols (microbiome) de manière rapide et peu onéreuse. Ces nouvelles approches facilitent grandement l'évaluation de l'impact des biopesticides sur les microorganismes des sols.
Le but principal de ce projet est de fournit et vérifier la plausibilité des scénarios de risques, dont il faut tenir compte lors de la mise en 'uvre de l'ordonnance sur la dissémination dans l'environnement. Ces scénarios se basent sur des modèles issus de la recherche. Dans ce cas il s'agit de tester l'hypothèse relative à l'impact de microorganismes sur les communautés de bactéries, champignons et protistes du sol et analyser la dynamique temporelle de ces communautés.
Le projet prévoit de tester dans des mésocosmes l'impact d'un biopesticide (PRESTOP®) sur la communauté microbienne du sol par analyse par séquençage. PRESTOP® est un fongicide microbien à base d'un champignon du sol, Gliocladium catenulatum. Selon l'entreprise Andermatt Biocontrol, le biofongicide PRESTOP® est efficace contre la gommose (Didymella) et des champignons pathogènes du sol (Fusarium, Phytophthora, Pythium, Rhizoctonia). Gliocladium catenulatum agit par concurrence et par parasitisme de l'organisme cible. Les produits à base de Gliocladium catenulatum constituent l'une des catégories de biopesticides les plus utilisées en Europe.
Pour cette expérience, nous proposons d'étudier le biopesticide PRESTOP® car l'impact de ce biopesticide sur les communautés de microorganismes du sol n'a, à notre connaissance, jamais été évalué. De plus, cette étude aura l'originalité d'analyser l'impact d'un biopesticide sur tous les principaux groupes de microorganismes du sol (bactéries, champignons et protistes). En général, les études de ce type sont limitées à l'étude des communautés bactériennes et/ou de champignons.
Equipe de recherche au sein de la HES-SO:
Mota Matteo
, Lamy Frédéric
, Heger Thierry
, Pereira Dos Santos Sofia
, Fournier Bertrand
, Degrune Florine
, Noll Dorothea
Partenaires académiques: 425 - Oenologie; OFEV
Durée du projet:
01.05.2018 - 31.12.2020
Montant global du projet: 36'500 CHF
Statut: Terminé