Description du projet :
Les animaux sont par définition mobiles. Pour se déplacer ils choisissent des milieux particuliers, qui leur offrent un minimum de protection face à des prédateurs potentiels ou à d'autres cause de mortalité, et qui leur permettent de réduire autant que possible le coût énergétique de ces déplacements. Bien adaptés aux milieux naturels, la traversée de milieux urbanisés devient cependant un véritable défi. Cette réalité est de plus en plus prise en compte dans nos politiques d'aménagement du territoire, de par la prise de conscience de la perte de biodiversité depuis le milieu du XXe siècle qui a conduit à une volonté sociétale, et ainsi politique, de préserver ce qui peut encore l'être. Ceci a conduit au concept de Développement Durable qui vise à considérer les piliers de l'économie, du social et de l'environnement. La notion de mobilité concerne ces trois piliers et s'organise selon 2 réseaux : le réseau des infrastructures routières et ferroviaires pour les aspects économique et sociaux et le réseau des infrastructures écologiques pour l'environnement. Le projet UrbEco entre dans la réflexion de maintenir ces deux réseaux fonctionnels, malgré les conflits potentiels provoqués par leur superposition. Pour ce faire, nous avons pris comme porte d'entrée le cerf, une espèce qui a besoin de réaliser des déplacements réguliers et à différentes échelles spatiales et temporelles. L'enjeu est de maintenir un réseau d'infrastructures écologiques fonctionnel pour le cerf, tout en garantissant également une fonctionnalité des voies de communication utilisées par l'homme. Dans un premier temps, nous pensions nous concentrer sur les zones de conflits que représentent les sites où ces deux réseaux se superposent, c'est-à-dire les secteurs où un corridor écologique est coupé par une route. L'analyse des déplacements de cerfs a cependant montré que la fonctionnalité des corridors qu'ils utilisent est plus liée à des éléments qui peuvent se situer en amont, à l'intérieur des corridors eux-mêmes. Il a ainsi été mis en évidence que la présence de clôtures représente un obstacle majeur et que l'importance de l'obstacle dépend de la franchissabilité de ces éléments, ainsi que de la combinaison avec d'autres structures comme des talus par exemple. Il a d'autre part été montré que la proportion de patchs forestiers ou autres structures boisées joue également un rôle. Plus la densité de milieux boisés est grande, plus les animaux utilisent le corridor. Finalement, l'obscurité qui règne la nuit sur les zones ouvertes semble également jouer un rôle. Cet aspect doit cependant encore être approfondi. Les données GPS des cerfs que nous avons pris en compte ont également permis de déterminer quels milieux étaient le plus utilisés lors des déplacements des cerfs. Ceci a permis de pondérer leur importance selon le coût qu'ils représentent lors des déplacements. Sur la base de ces éléments, des cartes de perméabilité (ou cartes de coût) ont pu être générées. De même, nous avons pu tester différent modèles de circulation à travers ces cartes, afin de pouvoir extrapoler nos résultats à d'autres régions urbanisées. Finalement, nous avons généré des modèles tridimensionnels afin de pouvoir visualiser le type de corridor idéal dans lequel un cerf est prêt à s'engager, ceci dans le but d'obtenir un outil de communication efficace et compréhensible, outils qui peut être fourni aux administrations compétentes ou à d'autres organisations pour être utilisés lors de discussions avec les décideurs.
Equipe de recherche au sein de la HES-SO:
Radu Florinel
, Bahnsen Morales Ilse Marlisse
, Huber Laurent
, Parrat Jonathan
, Donze Olivier
, Hausser Yves
, Fischer Claude
, Dubois Alain
, Jan Nicole
, Dupont-Roy Benjamin
Partenaires académiques: hepia inPACT; hepia inTNE; FR - EIA - Institut TRANSFORM; Fischer Claude, hepia inTNE
Durée du projet:
01.10.2015 - 01.04.2018
Montant global du projet: 160'000 CHF
Statut: Terminé