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Schnegg Céline

Schnegg Céline

Adjointe scientifique HES

Compétences principales

Recherche qualitative

Ethnographie

Imagerie médicale

Représentation des risques

Simulation en santé

Inégalités femmes/hommes

  • Contact

  • Enseignement

  • Recherche

  • Publications

  • Conférences

Contrat principal

Adjointe scientifique HES

Bureau: CR19/20/20.10

HESAV - Haute Ecole de Santé Vaud
Avenue de Beaumont 21, 1011 Lausanne, CH
HESAV
MSc HES-SO/UNIL en Sciences de la santé - HES-SO Master

En cours

À l’épreuve du “faire comme si”. Ethnographie de l’expérience de simulation immersive en santé

Rôle: Co-requérant(s)

Financement: FNS Division 1

Description du projet :

La simulation immersive, avec mannequins ou patients simulés, connaît un fort essor dans le domaine de la santé surtout dans des pays occidentaux, tels les États-Unis, le Canada, la France et la Suisse. Son développement répond à l’objectif de reconstruire une situation aussi fidèle que possible à l’activité clinique afin d’accroître le réalisme de l’expérience de simulation auprès des apprenants. Elle engage un dispositif complexe d’un point de vue technique (salle de simulation, régie, mannequin haute-fidélité) et pédagogique (scénario autour d’une situation clinique, briefing, jeu et débriefing). Elle permet, selon ses promoteurs, de former les soignants de manière ciblée, fiable et sécurisée selon l’exigence éthique « jamais la première fois sur le patient ». Elle apparaît également comme une réponse pratique et économique au manque de places de stage en milieu hospitalier durant la formation, et au perfectionnement des compétences des professionnels de la santé en activité – coordination interprofessionnelle et soins aigus.

Alors que la littérature sur la simulation immersive postule un lien entre le degré de fidélité de la situation et la qualité de l’expérience des apprenants, le projet que nous proposons renverse la perspective. Nous soutenons en effet que la simulation immersive est une situation qui est moins marquée par le réalisme et la lisibilité, que par le trouble. Elle déclenche, chez les apprenants, une double enquête – diagnostique et ontologique – visant à réduire l’incertitude de la situation dans laquelle ils sont engagés. Dans le sillage d’une sociologie pragmatique de l’expérience, notre projet se propose d’étudier la façon dont les apprenants « éprouvent » concrètement le dispositif de simulation (pédagogique, fictionnel et normatif) et les agencements socio-matériels qui le composent, notamment les mannequins auxquels ils attribuent plus ou moins d’humanité. Cette recherche vise à appréhender, selon une logique de description mince, les situations de vulnérabilité ou de rupture du cadre fictionnel, ainsi que les différentes opérations de recadrage et de rétablissement de l’engagement dans la simulation qu’apprenants et formateurs mettent en œuvre pour y faire face.

Une enquête ethnographique sera menée sur quatre lieux de formation : le Centre Interprofessionnel de Simulation de Genève, la Haute École de Santé Vaud, les services de néonatologie et des urgences du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois et l’École Supérieure d’Ambulanciers et Soins d’Urgence Romande. Cette perspective comparative – différents lieux, artefacts, professions, publics professionnels ou étudiants – permettra d’éclairer de manière systématique et contrastée les modalités d’épreuve (langagière, corporelle, plus ou moins outillée) qui président à l’expérience de simulation et au maintien de son cadre, selon une logique allant du particulier au général. En thématisant les « accrocs » de la simulation et en démontrant qu’ils ne sont pas des obstacles à l’apprentissage, mais au contraire des leviers à l’enquête des apprenants participant de leur réflexivité, cette recherche entend participer au renouvellement de la réflexion sur l’expérience de la simulation immersive et proposer aux institutions formatrices et aux enseignants des informations particulièrement riches et adaptées aux difficultés rencontrées.

Equipe de recherche au sein de la HES-SO: Rey Séverine , Schnegg Céline

Durée du projet: 01.02.2023 - 31.01.2027

Montant global du projet: 695'948 CHF

Statut: En cours

Terminés

Vers le développement d’une communauté de pratiques en simulation à HESAV ? Accompagnement et analyse de l’intégration d’un programme d'enseignement par simulation

Rôle: Co-requérant(s)

Description du projet :

Informations générales sur l’étude
L’objectif de ce projet est d’observer, d’accompagner et de décrire le développement d’une communauté de pratiques en simulation à HESAV, en lien avec l’introduction, par l’UES (Unité d’Enseignement par Simulation), d’une méthodologie transversale, interprofessionnelle et inter-filières. Ce développement répond à différents enjeux : la définition, par la direction de HESAV, d’une orientation stratégique relative à la formation par simulation ; la construction prochaine du Campus Santé comprenant notamment le Centre coordonné de compétences cliniques (C4) ; la création de l’UES dont l’une des missions est de promouvoir des pratiques avec simulation et des procédures basées sur des données probantes.
Notre recherche cherche à mesurer les transformations engendrées par l’intégration de ce programme d’enseignement par simulation, en termes de manières de faire, de voir et de penser des enseignant·e·s, mais aussi d’émergence d’une culture commune autour de la simulation à HESAV. Cette implémentation se fera sur plusieurs années. Elle contient des dimensions pédagogiques mais aussi pratiques et culturelles en ce qui concerne l’institution. C’est une occasion unique qui se présente que de pouvoir suivre cette transition en train de se faire.

Equipe de recherche au sein de la HES-SO: Schnegg Céline , Rey Séverine , Bielser Félicia , Cabin Léonore

Durée du projet: 01.02.2021 - 31.12.2023

Statut: Terminé

La preuve par l'image? Analyse socio-anthropologique de l'expertise médico-légale à l'heure de l'imagerie forensique
AGP

Rôle: Collaborateur/trice

Requérant(e)s: VD-HESAV

Financement: HES-SO Rectorat; FNS

Description du projet : Si l'autopsie chirurgicale occupe encore aujourd'hui une place centrale dans le dispositif d'enquête médico-légale, plusieurs technologies d'imagerie médicale complètent, depuis une quinzaine d'années, cet examen. L'imagerie forensique est en particulier développée en Suisse, qui se situe à la pointe dans ce domaine, par des équipes qui la décrivent comme une technique révolutionnaire car elle limite les interventions humaines sur le corps mort et accroît l'objectivité et la neutralité de la démarche scientifique. Alors que la discipline de la médecine légale est historiquement fondée sur l'ouverture des corps, ces nouvelles techniques de visualisation introduisent une rupture du point de vue des modalités d'enquête sur la mort. Ni ce tournant, ni les enjeux qu'il implique sur les plans professionnels et sociaux n'ont encore fait l'objet d'une analyse socio-anthropologique ' une lacune que notre recherche entend combler. Dans le sillage d'une sociologie pragmatique de l'expertise, intégrant une réflexion sur le rôle des objets techniques dans le dispositif probatoire, ce projet analyse l'innovation que constitue l'imagerie forensique en ce qui concerne ses enjeux sur les pratiques d'enquête et de démonstration des causes de la mort. Il interroge le caractère révolutionnaire de l'imagerie forensique et cherche à évaluer les transformations engendrées par ces techniques en matière de production de la preuve, de même que leurs spécificités par rapport à d'autres techniques d'enquête. Notre étude se distingue de l'état actuel des connaissances par l'articulation originale qu'elle propose entre activités d'expertise, technologies d'imagerie forensique et ontologie du corps mort. Elle combine une réflexion sur le processus d'innovation technologique, la place de cette innovation dans le dispositif probatoire et le statut du corps mort au sein de ce dispositif. Contrairement à de nombreuses analyses qui mettent en avant que les techniques d'enquête et d'imagerie réduisent le corps à un objet, nous postulons une forme d'agentivité du corps. En effet, en faisant «parler» le cadavre, le dispositif médico-légal le situe dans un état de liminalité: les techniques d'imagerie forensique semblent ici jouer un rôle particulier puisqu'elles permettent de simuler la vie biologique et, dans le cas de l'angiographie post-mortem, de «réanimer» le corps en rétablissant la circulation sanguine. Selon une démarche qualitative et compréhensive, nous procéderons à l'ethnographie d'un centre de médecine légale, le Centre universitaire romand de médecine légale (CURML), qui est un pôle d'expertise dans le domaine de l'imagerie forensique. Nous observerons les pratiques des médecins légistes et radiologues, des techniciens en radiologie médicale et préparateurs lors des différentes étapes de l'enquête médico-légale comprenant l'examen externe, les examens radiologiques, l'autopsie, l'interprétation des analyses et la rédaction du rapport médico-légal. Nos observations seront complétées par des entretiens ethnographiques et le suivi des membres de l'équipe dans leurs activités de promotion et de recherche. Outre sa contribution à plusieurs champs de recherche ' sociologie de sciences et des techniques, sociologie des professions, anthropologie de la médecine et de la mort ', ce projet a l'ambition de participer au débat social, au coeur de l'imagerie forensique, autour de l'intégrité des corps et de la place de la mort (médicalisation) dans notre société. Un autre apport de notre projet se situe sur le plan de la formation professionnelle en raison de l'accent qu'il met sur les activités et les manières de faire (analyse de l'activité, développement des compétences).

Equipe de recherche au sein de la HES-SO: Schnegg Céline , Dominguez Alexandre , Rey Séverine

Partenaires académiques: VD-HESAV

Durée du projet: 01.08.2018 - 31.12.2021

Montant global du projet: 527'635 CHF

Url du site du projet: https://www.hes-so.ch/en/preuve-limage-analyse-socio-anthropologique-13221.html

Statut: Terminé

Le risque lié à l'alcool durant la grossesse : gestion au sein du couple et enjeux professionnels
AGP

Rôle: Collaborateur/trice

Financement: HES-SO Rectorat; VD-HESAV

Description du projet : Dans un contexte où les risques occupent une place centrale dans le suivi prénatal et où le rôle du partenaire de la femme enceinte fait l'objet d'une attention accrue de la part des professionnels, ce projet exploratoire qualitatif examine la gestion, dans le couple, du risque lié à l'alcool durant la grossesse. Premièrement, sur la base d'entretiens semi-directifs, il vise à mieux comprendre comment la femme enceinte et son partenaire perçoivent et gèrent ce risque, et à documenter les tensions et difficultés auxquelles ils font face. Deuxièmement, des entretiens collectifs menés avec des sagesfemmes ont pour but de mettre en perspective la diversité des modes de gestion des couples avec leurs propres conceptions et expériences de dépistage et prévention des risques liés à l'alcool

Equipe de recherche au sein de la HES-SO: Hammer Raphael , Schnegg Céline , Pfister Boulenaz Stéphanie , Meyer Yvonne

Durée du projet: 01.09.2013 - 01.11.2014

Montant global du projet: 152'717 CHF

Statut: Terminé

Voir, penser et faire par des images: études anthropologiques de la médiation technique à l'œuvre dans la pratique professionnelle des techniciens en radiologie médicale

Rôle: Collaborateur/trice

Financement: FNS

Description du projet :

Les technicien∙ne∙s en radiologie médicale (TRM) forment un groupe professionnel spécifique dans le cadre des soins et de la santé. Leur formation puis la pratique professionnelle les placent d’emblée dans un contexte interdisciplinaire emblématique des pratiques de médecine scientifique moderne, la radiologie médicale qui se divise entre le radiodiagnostic et la radiologie interventionnelle, la radio-oncologie et la médecine nucléaire. Le titre même donné à la profession, avec le terme « technicien∙ne », est révélateur de la position paradoxale des TRM: il s’avère en effet réducteur en ce qu’il ne permet pas de rendre compte et de reconnaître le travail réel des TRM, en particulier des pans de l’activité de prise en charge des patients qu’ils assurent par une présence quasi permanente auprès de ceux-ci.
S’inscrivant dans le cadre des perspectives développées par l’anthropologie des techniques qui part du principe que la technologie n’est pas neutre mais concrétise des visions du monde, nous mènerons une enquête de terrain sur la médiation opérée par la technique et l’imagerie médicale dans la réalisation des prestations radiologiques, en nous centrant sur le travail des TRM. Il s’agira de décrire la culture que technique et images médicales participent à construire (sens, valeurs, croyances, …) et leur rôle de médiation dans la prise en charge des patient·e·s, dans les relations de travail, dans les représentations du corps. Le terrain, suivant une démarche de type inductif, consistera à effectuer des observations dans des services de radiologie médicale en Suisse romande et à mener des entretiens avec les équipes TRM de ces services ; nous procéderons également à l’analyse de différents documents professionnels. Les résultats escomptés seront restitués aux partenaires de terrain. Ils contribueront à l’actualisation des contenus de formation des TRM et alimenteront les réflexions en cours relatives au processus de professionnalisation des TRM.

Equipe de recherche au sein de la HES-SO: Rey Séverine , Jorge José , Schnegg Céline

Durée du projet: 01.04.2012 - 28.02.2014

Statut: Terminé

2024

'Seeing for real' :
Chapitre de livre ArODES
forensic pathologists testing the demonstrative power of postmortem imaging

Céline Schnegg, Séverine Rey, Alexandre Dominguez

Dans Lemos Dekker, Natashe, Olson, Philip R., Peterson, Jesse D., Death's social and material meaning beyond the human  (pp. 13-26). 2024,  Bristol : Bristol University Press

Lien vers la publication

2023

L’appréhension sensible des corps morts à l’épreuve des techniques d’imagerie post-mortem
Article scientifique ArODES

Céline Schnegg, Séverine Rey, Alexandre Dominguez

Sociologie du travail,  65, 4, art. 44833

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Résumé:

L’intégration, depuis une vingtaine d’années, des techniques d’imagerie post-mortem au sein du dispositif d’investigation met en tension l’activité sensorielle des médecins légistes. Sur la base d’une ethnographie menée dans un institut de médecine légale en Suisse, cet article porte sur le travail perceptuel, relevant d’un assemblage sensoriel et technique, mis en œuvre par les légistes durant les différentes séquences qui composent l’examen d’un cadavre. Pour mener à bien leur enquête sur un corps, ces expert·es lui font subir une série d’épreuves mettant en jeu des dimensions cognitives, matérielles et phénoménologiques afin de le faire parler et de se prononcer sur une cause de décès. L’article étudie en particulier les différentes combinaisons technico-sensorielles, plus ou moins harmonieuses ou conflictuelles, entre les perceptions des légistes, issues du contact direct avec le corps et ses organes en salle d’autopsie, et les interprétations radiologiques. Dans le cadre de ces combinaisons, les légistes établissent une distinction entre l’imagerie qui permet de voir, et l’autopsie qui permet d’attester, accordant ainsi à cette épreuve dite sensible un pouvoir de démonstration supérieur.

A limited overview of forensic radiography in six countries as presented at the ISFRI 2021 congress
Article scientifique ArODES

Edel Doyle, Amy-Lee Brookes, Anthony Buxton, Christina Carøe Ejlskov, Alexandre Dominguez, Silke Grabherr, Tomoya Kobayashi, Fox Marttinen, Claire Robinson, Céline Schnegg

Forensic imaging,  2023, vol. 33, art. 200540

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Résumé:

The International Association of Forensic Radiographers (IAFR) facilitated a session at the online congress of the International Society of Forensic Radiology and Imaging in May 2021. The session provided an overview of forensic imaging and the role of the forensic radiographer across a range of six countries. This review summarises the common themes and differences, as well as recommending a wider survey of forensic institutes and forensic radiographers and noting an opportunity for the IAFR to provide online education to meet the postgraduate education and training needs of radiographers internationally.

2020

Au cœur de l'activité radiologique :
Article professionnel ArODES
repenser l'opposition entre technique et soin

Céline Schnegg, Séverine Rey, José A. Pires Jorge

Actuel = Aktuell,  2020, no. 1, pp. 26-30

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2019

Pregnancy as a transition :
Article scientifique ArODES
first-time expectant couples' experience with alcohol consumption

Solène Gouilhers, Yvonne Meyer, Sophie Inglin, Stéphanie Pfister Boulenaz, Céline Schnegg, Raphaël Hammer

Drug and alcohol review,  November 2019, vol. 38, no. 7, pp. 758-765

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Résumé:

Introduction and Aims Most official healthcare guidelines apply the precautionary principle by recommending that pregnant women abstain from any alcohol consumption. However, a number of women continue drinking alcohol while pregnant. The aim of this study was to investigate couples′ experiences of the issue of alcohol consumption during pregnancy as a transitional process. Design and Methods Thirty semi‐directive joint interviews were conducted with couples expecting their first child in Switzerland. Interviews were analysed thematically with the help of ATLAS.ti. Results Couples endorsed the imperative of changing drinking habits and all the women reduced their alcohol consumption, although some reported difficulties. First, we identified three themes describing how couples experienced the woman′s change of drinking habits as a smooth transition: Internalisation of risk discourses, abstinence as a social norm and embodiment of alcohol aversion. Second, we emphasised four kinds of difficulties that couples encountered in their everyday lives: burden of risk discourses, conflicting advice, social occasions and desire for alcohol. Discussion and Conclusions This paper makes a significant contribution by examining prenatal drinking change as a transition. In this conceptualisation, the change of alcohol consumption is a relational process that is shaped by multiple changes and social norms. Our findings have important implications for practice. First, health professionals should be aware of the difficulties women experience when they abstain from alcohol during pregnancy. Second, our findings suggest the importance of a patient‐centred approach that considers the role of the partner in supporting a pregnant woman′s change of alcohol consumption.

Responsabilité maternelle et risques durant la grossesse :
Article professionnel ArODES
les couples face aux enjeux de la consommation de tabac et d’alcool en Suisse romande

Raphaël Hammer, Yvonne Meyer, Stéphanie Pfister Boulenaz, Céline Schnegg, Sophie Inglin

GRAAT On-Line,  2019, no. 21, pp. 5-26

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2018

Eprouver le risque "alcool et grossesse" entre recherche, clinique et santé publique
Thèse de doctorat ArODES

Céline Schnegg

2018,  Lausanne : Université de Lausanne.  423 p.

Prof. Nicky Le Feuvre, Prof. Claudine Burton-Jeangros

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Résumé:

La thèse s’intéresse au risque lié à la consommation d’alcool pendant la grossesse, tel qu’il est concrétisé dans les arènes de la recherche, de la clinique et de la santé publique en Suisse romande. Elle est basée sur une démarche ethnographique, combinant l’analyse de plusieurs types de matériaux – publications scientifiques, articles de presse, feuillets de prévention, observations, entretiens avec des professionnel·le·s concerné·e·s. Plus précisément, l’investigation suit une approche d’inspiration pragmatique pour analyser les diverses manières dont les professionnel·le·s éprouvent le risque « alcool et grossesse ». Les épreuves ont surtout lieu sur la périphérie incertaine du risque. Elles concernent les effets d’une consommation modérée d’alcool pendant la grossesse, que les professionnel·le·s se refusent à extrapoler à partir du noyau dur, le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) associé à des consommations massives. Alors que le risque « alcool et grossesse » est éprouvé à partir de normes, de valeurs et de techniques propres aux trois arènes considérées, coexistent des définitions à géométrie variable du risque, de même que des attributions différenciées des causes et des responsabilités. Si le risque, généralisé à toute consommation sur la base du principe de précaution, atteint son étendue maximale dans l’arène de la santé publique, il est réduit au SAF et aux manifestations visibles d’alcoolisme maternel dans la clinique. L’absence de continuité/coïncidence entre les épreuves qui ont lieu dans les différentes arènes peut expliquer que le risque n’émerge pas en tant que problème public en Suisse romande : son instabilité rend impossible la constitution d’une expérience parentale qui serait pourtant nécessaire à sa survenue dans l’espace public, comme le montre le cas français. A cet égard, cette thèse souligne l’importance de ne pas considérer a priori les problèmes de santé publique comme des problèmes publics. Elle insiste également sur la pertinence d’articuler une réflexion en termes de tangibilité, d’expérience et de publicisation du risque.

2017

Quand les morts passent un scanner
Article scientifique
Ontologie et liminalité du cadavre dans un centre à la pointe de l’imagerie médico-légale

Schnegg Céline, Rey Séverine

Anthropologie & Santé [En ligne], 2017 , vol.  15

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Les épreuves du risque lié à l’alcoolisation fœtale : le cas suisse romand en contrechamp
Chapitre de livre

Schnegg Céline

,  Grossesse et alcool : représentations et appropriations d’une priorité de santé. 2017,  Paris : L'Harmattan

2016

Faire parler les morts : la preuve par l’image ?
Article scientifique
Réflexions anthropologiques sur les développements récents de l’imagerie forensique

Rey Séverine, Schnegg Céline

Tsantsa, 2016 , vol.  21, pp.  150-154

2013

A la santé de qui ? Une ethnographie des discours professionnels sur le risque orphelin lié à l’alcool et à la grossesse
Article scientifique

Schnegg Céline

EspacesTemps.net, 2013

Lien vers la publication

Résumé:

This article analyses professional discourse on the associated risk of alcohol consumption and pregnancy. If health and prevention actors define this risk as a fetal risk, it however does not have a clinical existence, as nearly no caregiver has seen a mother at risk or a child victim of alcohol in utero. Looking at this paradox, we suggest defining this risk as an orphan risk. In the first part of this article, using Dorothy E. Smith’s sociology, we will describe the lack of analysis of the alcohol and pregnancy risk as a social fiction. In the second part of this paper, the realistic alternative, as Smith suggests, will allow us to identify the different registers that actors use to define risk ; these registers are however unified under the emblematic figure of the alcoholic woman who embodies the alcohol and pregnancy risk. This discourse analysis raises the question of a possible disjuncture between the definition of the problem as expressed in the third person, and the experience of risk understood in the first person.

2007

L’avortement médicamenteux : de la technique à l’expérience. La méthode abortive en question
Article scientifique

Schnegg Céline

Nouvelles Questions Féministes, 2007 , vol.  6, no  2, pp.  60-72

Lien vers la publication

Résumé:

Cet article traite de l’expérience de l’avortement par médicament. Sur la base de récits de femmes, il s’inscrit en faux contre les discours dominants et les prises de position féministes qui placent le RU-486 au centre du vécu ; il tend à montrer que c’est moins la technologie qui constitue l’expérience abortive, que le système de genre et le cadre médical dans lesquels s’inscrit l’avortement. La pilule abortive n’a d’effets qu’au travers des usages qu’en font les femmes et du sens qu’elles lui donnent : situées dans un champ de contraintes et d’injonctions contradictoires, elles s’en servent comme d’un outil de déculpabilisation et de renaturalisation de leur avortement, mais aussi comme d’un instrument de punition d’avoir eu des rapports sexuels et d’interrompre leur grossesse.

2023

L’appréhension sensible des corps morts à l’épreuve des techniques d’imagerie post-mortem. Ethnographie des pratiques médico-légales
Conférence

Schnegg Céline

Décrire, documenter, explorer. Des ethnométhodes aux ethnographies pratiques. Journées d'étude organisées par THEMA (ISS, UNIL) & AVIF (HETSL, HES-SO), 05.06.2023 - 06.06.2023, Université de Lausanne

Résumé:

Depuis une vingtaine d’années, des techniques d’imagerie post-mortem sont intégrées au dispositif de détermination des causes de la mort. En proposant une nouvelle vue sur l’intérieur du corps, antérieure à son ouverture, ces techniques appuient autant qu’elles mettent en tension l’activité sensorielle des médecins légistes. Sur la base d’une ethnographie des pratiques médico-légales, cette communication analyse l’assemblage technico-sensoriel entre les manières autopsique et radiologique de visualiser l’intérieur de corps. Elle porte plus précisément sur les combinaisons entre travail perceptuel des légistes, lié au contact direct avec le corps et ses organes en salle d’autopsie, et interprétations radiologiques, issues d’un regard médié. Souvent, ces interprétations guident le geste autopsique et permettent de visualiser des lésions inaccessibles aux sens des experts. Toutefois, elles viennent aussi, dans les cas de divergence entre images et scalpel, troubler le jugement. Dans tous les cas, notre analyse met en évidence la supériorité, dans le cadre de l’enquête menée par les légistes, de l’épreuve sensible sur l’épreuve radiologique dont la force probatoire se doit d’être redoublée de l’attestation in situ : une lésion est ainsi considérée comme réelle à condition d’être touchée du doigt.

2022

Éprouver le réalisme : ethnographie de la simulation clinique immersive
Conférence

Bielser Félicia, Cabin Léonore, Schnegg Céline, Rey Séverine

Swiss Congress for Health Professions 2022 SCHP, 01.09.2022 - 02.09.2022, Neuchâtel

Résumé:

Introduction

Dans le domaine de la santé, la simulation est une approche pédagogique toujours plus intégrée aux formations initiales et continues : elle permettrait de former les soignants de manière ciblée, fiable et sécurisée, et de respecter l’injonction éthique à ne jamais exercer un geste pour la première fois sur un patient (HAS, 2012). La simulation immersive, avec mannequins ou patients simulés, a pour objectif de reconstruire une situation aussi fidèle que possible à l’activité clinique afin d’accroître le réalisme de l’expérience de simulation auprès des apprenants (INACSL, 2016 ; Lioce, 2020). Comment le réalisme est-il mis en pratique et éprouvé durant la simulation ?

Méthodologie

Les données sont issues de deux recherches menées dans une Haute école de santé de Suisse romande : une ethnographie de séances de simulation immersive et l’observation du processus d’implémentation d’un programme d’enseignement par simulation.

Résultats

La simulation, en particulier avec des mannequins hautement technologiques, nécessite de nombreux ajustements de la part des facilitateurs pour assurer le réalisme de la situation auprès des participants. Lors du briefing, les facilitateurs exposent aux participants certaines limites du dispositif susceptibles de mettre à mal le réalisme de l’expérience simulée et de faire échouer l’exercice. Durant l’expérience de simulation, alors que les participants décodent les signes donnés par le mannequin, les formateurs compensent ses limites techniques et donnent aux participants des indications qui ne leur sont pas accessibles dans leur environnement direct. Enfin, lors du débriefing, l’authenticité ou, au contraire, le manque de réalisme de l’expérience de simulation est débattu.

Discussion

Notre contribution interroge la manière dont le réalisme est éprouvé, mis en pratique et discuté lors des exercices de simulation. La simulation immersive est présentée comme un outil pédagogique qui permettrait d’être « au plus proche de la réalité clinique », que ce soit par le dispositif qu’elle déploie, que par la perception d’authenticité qu’elle génère chez les apprenants (Jaffrelot & Pelaccia, 2016 ; Dieckmann et al., 2007 ; Tun et al., 2015). Nos résultats montrent que le réalisme est négocié en amont, durant et suite à l’expérience de simulation, laquelle est traversée à chacune de ses étapes par une série d’épreuves techniques, pratiques et ontologiques qui forcent les acteurs de la simulation à thématiser la question du réalisme.

Managing an immersive simulation session: an analysis of the facilitators’ role
Conférence

Cabin Léonore, Bielser Félicia, Schnegg Céline, Rey Séverine

Swiss Conference on Standardized Patients and Simulation in Healthcare (SPSIM 2022), 31.08.2022 - 02.09.2022, HESAV Lausanne

Résumé:

Background

Immersive simulation requires a significant financial and human investment. It involves a complex technical environment (cameras, high-fidelity manikin, healthcare equipment, simulation and control rooms) and educational process (clinical scenario, briefing, simulation activity, debriefing). Facilitators ensure the quality of these training sessions, but their role often remains in the shadow of the technological device. Furthermore, the scientific literature deals with the practice of debriefing (Jaffrelot & Pelaccia, 2016; Johnston et al., 2017; Policard, 2018) and with the design of the scenario (Dieckmann et al., 2007). From a social science perspective, we propose an original analysis of the managing of the simulation-based experience, a phase where facilitators are, strictly speaking, major actors.

 

Method

Our pragmatic analysis of the facilitator’s actions is firstly based on an ethnography of immersive simulation sessions (proposed for several health professions) in a School of Health Sciences in French-speaking Switzerland. Secondly, we observed the meetings of a working group, whose mission is to support the implementation of a simulation teaching program. We finally conducted interviews with various educators involved in simulation.

 

Results

Managing a simulation-based experience is a complex and active role: facilitators interact with and on the technical environment and the educational process. They direct participants’ actions when these deviate from the established scenario or when the simulation does not progress quickly enough for the time allowed. They also give a personality to the manikin to make it "more human". Moreover, they regularly work to circumvent the technical and relational limitations of the machines that could defeat the simulation: for example, they provide oral cues to compensate for the missing visual cues that participants face during the simulation.

 

Discussion

Facilitators’ actions, which could not be replaced by technology, help to fill the limits of the manikin and to recompose the care practice in a simulated environment (Johnson, 2007; Hindmarsch et al., 2014). They raise questions about the theoretical framework of simulation, formulated in terms of 'realism' and 'fidelity' (Horcik & Durand, 2015), and about the standardisation of simulation practices: is a scenario facilitated by different educators always the same scenario? Does the discrepancy between the almost inert and stereotyped body of the manikin and the experienced and singular voice of the facilitator disturb the simulation experience? The notion of socio-material assemblage (Denis & Pontille, 2018) allows us to consider the distribution of roles and agency during the simulation experience, including the vulnerability of this assemblage and of the objects that make it up (Hennion, 2019): facilitators intervene to remedy sometimes a programming defect in the manikins, which are very complicated to use, and sometimes one of the breakdowns that punctuate simulation sessions, to the point that they are mentioned in the briefing. Our results show that beyond the sophistication of the manikin, the smooth running of the simulation is above all ensured by the educators, who take care to produce an experience that is certainly unstable but educationally effective.

2021

Faire parler les morts sans les couper : ethnographie de l’intégration de l’imagerie post-mortem dans un centre de médecine légale
Conférence

Schnegg Céline, Rey Séverine, Dominguez Alexandre

XXIème Congrès international des sociologues de langue française : La société morale, 12.07.2021 - 16.07.2021, Congrès virtuel

Lien vers la conférence

Résumé:

Si l’autopsie chirurgicale occupe encore aujourd’hui une place centrale dans le dispositif d’enquête médico-légale, plusieurs techniques d’imagerie médicale complètent, depuis une quinzaine d’années, cet examen. Développées dans certains centres spécialisés, ces techniques transforment les modalités de démonstration des causes du décès : CT-scan et IRM permettent de voir l’intérieur du corps sans l’"ouvrir". Outre ce pouvoir de visualisation et de virtualisation des corps, les promoteurs de l’imagerie forensique soulignent leur apport en termes d’objectivité, de précision et de neutralité puisqu’elles limitent l’intervention humaine sur les corps. Certaines de ces techniques induisent également une transformation de la temporalité et brouillent la frontière entre vivant et mort : l’angiographie post-mortem permet, en rétablissant artificiellement la circulation sanguine, de simuler le vivant durant l’examen et d’opérer un retour dans le temps.

L’intégration de ces techniques dans le dispositif médico-légal suscite toutefois des tensions, notamment du point de vue de leur force probatoire qui, dans certains cas, concurrence celle de l’autopsie conventionnelle. Sur la base d’une étude ethnographique dans un centre de médecine légale à la pointe de l’imagerie post-mortem, nous proposons d’analyser les transformations engendrées par ces techniques, du point de vue des pratiques d’enquête, mais aussi des manières d’envisager les corps morts, et les enjeux qu’elles soulèvent.

Apprendre sur un mannequin : feintise et fluctuation d’humanité. Une ethnographie de la simulation clinique pleine échelle
Conférence

Cabin Léonore, Schnegg Céline, Rey Séverine

9ème Congrès de l’AFS : Changer ?, 06.07.2021 - 09.07.2021, Congrès virtuel

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Résumé:

Résumé

Depuis une vingtaine d’années, la formation par simulation connaît un fort essor dans le domaine de la santé, ceci dans une majorité de pays occidentaux, notamment la France et la Suisse. Face à la pénurie de soignant-e-s et la complexification de la prise en charge interdisciplinaire des patient-e-s, elle se présente comme une réponse pratique qui suscite un engouement politique et médiatique important. Selon ses promoteurs, issus tant du monde de la médecine, de l’industrie ou encore de la formation, la simulation permettrait de former les soignant-e-s de manière ciblée, fiable et sécurisée, selon l’exigence éthique préconisée par des instances comme la Haute Autorité de Santé française (2012) : « Jamais la première fois sur le patient ». Parallèlement, elle parerait au manque de places de stages en milieu hospitalier durant la formation (Policard, 2018).

Dans le cadre de notre communication, nous nous focalisons sur un type de simulation : la simulation clinique pleine échelle, dont l’objectif est de reconstruire un environnement physique et psychologique aussi réaliste que possible. Au-delà du matériel médical, elle implique des mannequins à la technologie sophistiquée, supposés reproduire l’apparence et la physiologie d’un-e patient-e : contrôlés et animés à distance par les formateur-trice-s, ils parlent, respirent, clignent des yeux. Leurs paramètres vitaux, variant selon l’exercice, sont projetés sur un moniteur. Aussi perfectionnés soient-ils, ces simulateurs – lisses, beiges, peu expressifs, à la bouche entrouverte pour permettre l’intubation – interrogent quant aux processus d’attribution d’humanité : comment de tels objets acquièrent-ils le statut de patient-e ? Comment le corps simulé et technologisé est-il appréhendé par les étudiant-e-s ? Comment médiatise-t-il le rapport des apprenant-e-s à leur environnement et leurs interactions avec les formateur-trice-s ?

 

Données théoriques et méthodologiques

Notre terrain d’enquête se situe dans un centre pluridisciplinaire de simulation intégré à une Haute école spécialisée de Suisse romande formant à différentes professions de la santé. Il consiste en une ethnographie de séances de simulation clinique pleine échelle et de réunions pédagogiques, complétée par des entretiens informatifs avec des formateur-trice-s. Alors que la littérature destinée aux praticien-ne-s concentre le débat sur le degré de réalisme et de fidélité perçu de la situation de simulation – plus il serait élevé pour les participant-e-s, meilleurs seraient leur adhésion au scénario et l’apprentissage (Tun et al., 2015 ; Jaffrelot et Pelaccia, 2016) –, nos résultats montrent que l’expérience produite par la simulation et les mannequins est une expérience en soi qui se situe à la frontière entre fiction et réalisme, feintise et authenticité, humain et non-humain. Elle est ainsi marquée par l’instabilité et l’alternance entre différents registres d’action et réalités, dans un dispositif technique, normatif et moral, à la fois prescriptif et instable qui ne saurait se réduire à l’imitation d’une expérience clinique (Hindmarsch et al., 2014 ; Horcik et Durand, 2015).

Dans une perspective d’inspiration pragmatique, nous analysons le jeu des corps et des techniques dans un contexte pédagogique et scénarisé, celui du « faire comme si ». Combinant une sociologie des usages (Akrich, 1992, 1993) et des opérations de déterminations ontologiques (Vidal, 2012 ; Borelle, 2018), nous démontrons la complexité d’un apprentissage par le corps (Goodwin, 1994 ; Pentimalli et Rémery, 2020) – gestuel, technique, émotionnel, communicationnel – aux prises avec un être artificiel à la réalité fluctuante.

L’intégration de l’imagerie post-mortem dans le dispositif d’enquête médico-légal. Transformation des manières de faire et du rapport aux corps morts
Conférence

Schnegg Céline, Dominguez Alexandre, Rey Séverine

9ème Congrès de l’AFS : Changer ?, 06.07.2021 - 09.07.2021, Congrès virtuel

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Résumé:

Si l’autopsie chirurgicale occupe encore aujourd’hui une place centrale dans le dispositif d’enquête médico-légale, plusieurs techniques d’imagerie médicale complètent, depuis une quinzaine d’années, cet examen. Développées dans certains centres spécialisés, ces techniques transforment les modalités de démonstration des causes du décès : CT-scan, angiographie et IRM permettent de voir l’intérieur du corps sans l’"ouvrir". Outre ce pouvoir de visualisation et de virtualisation des corps, les promoteurs de l’imagerie forensique soulignent leur apport en termes d’objectivité, de précision et de neutralité puisqu’elles limitent l’intervention humaine sur les corps.

Dans le cadre de notre communication, nous proposons de réfléchir à l’intégration de l’imagerie dans la routine médico-légale et à ses enjeux du point de vue de l’activité des différent-e-s professionnel-le-s qui interviennent sur les cadavres – médecins légistes, préparateurs, radiologues, technicien-ne-s en radiologie médicale (TRM). L’utilisation de ces techniques suscite en effet des transformations en termes de technicité, d’organisation du travail, de gestes, de pratiques et de rapport aux corps morts. Notre analyse est basée sur une enquête ethnographique au long court dans un centre de médecine légale suisse à la pointe de l’imagerie post-mortem (100 jours d’observation, 22 entretiens, analyse de 40 rapports radiologiques et d’autopsie). Elle se situe dans le prolongement de deux ethnographies des pratiques médico-légales sur les terrains californien (Timmermans, 2006) et français (Juston, 2020). Elle adopte toutefois une perspective originale en pensant la place et le rôle des techniques d’imagerie au sein du « dispositif médico-légal » (Juston, 2017), ainsi que les ajustements et les tensions qu’elles suscitent dans le quotidien des investigations.

Dans une perspective d’inspiration pragmatique, alliant sociologie de l’activité (Goodwin, 1994 ; Rémery et Duret, 2020), des techniques (Akrich, 1993) et du jugement (Dodier, 1993 ; Chateauraynaud, 2004), nous montrons que les techniques radiologiques transforment les manières de voir et de développer des prises sur les corps. Si l’autopsie virtuelle semble de prime abord mettre à distance et reléguer le cadavre au profit de reconstructions numériques visibles et manipulables à l’écran (Souffron, 2015), nos observations nous amènent à complexifier cette interprétation.

En effet, alors que les radiologues entretiennent un rapport distancié aux cadavres dont ils visualisent les lésions et les pathologies à l’écran, la réalisation des examens implique toutefois un corps-à-corps de la part des TRM qui doivent non seulement positionner les corps mais aussi pratiquer des gestes invasifs (canulation) dans le cadre de l’angiographie post-mortem. Par ailleurs, le "balayage radiologique" du cadavre a une incidence sur l’ensemble de sa prise en charge : les résultats de l’imagerie, autant que les données d’enquête policière, guident les investigations des médecins légistes et des préparateurs lors de l’autopsie en leur permettant d’anticiper leurs gestes, de diriger leur regard et leurs sens. Les techniques radiologiques et autopsiques aboutissent parfois à des interprétations divergentes, suscitant alors discussions et débats autour de leur force probatoire respective et du type de regard à porter sur le corps. Dans une majorité des cas, c’est l’autopsie qui l’emporte, traduisant l’importance, dans la « vision professionnelle » (Goodwin, 1994) des médecins légistes, de l’attestation par les sens et d’un contact direct avec l’intérieur des corps

Notre communication présentera des observations relatives aux gestes et aux discussions qui font le quotidien d’un service, de sorte à réfléchir au rôle des techniques dans la transformation des pratiques, mais également dans la (re-)définition de frontières morales, particulièrement celle qui distingue les professionnel-le-s qui touchent les corps de celles et ceux qui ne les touchent pas.

"Seeing for real"? Socio-anthropological analysis of the post-mortem imaging integration in forensic medicine
Conférence

Schnegg Céline, Dominguez Alexandre, Rey Séverine, Silke Grabherr

25th Congress of the International Academy of Legal Medicine – “From tradition to innovation”, 01.06.2021 - 04.06.2021, Congrès virtuel

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Résumé:

Introduction

Modern post-mortem imaging techniques – post-mortem computed tomography (PMCT), post-mortem magnetic resonance imaging (PMMR), post-mortem computed tomographic angiography (PMCTA) and 3DSS or photogrammetry – are increasingly used as a complementary tool to autopsy in death investigations. In particular, they allow to describe the whole skeleton, to determine precisely a ballistic trajectory or to visualize the vascular system. The aim of our socio-anthropological study is to analyze the integration of post-mortem imaging into the daily work of a medico-legal institute and the adjustments it implies between forensic doctors, radiologists and radiographers.

 

Material and Methods

Designed with a qualitative approach, our study is based on ethnographical observations (100 days) of investigation practices in a Swiss forensic medicine department using and developing postmortem imaging, interviews with the professionals (22) of the forensic medicine and imaging section, and analysis of forensic reports. It is funded by the Swiss National Science Foundation (10001A_176428).

 

Results

Innovation often considered revolutionary, post-mortem imaging is used as a complement to autopsy as traditionally defined in forensic medicine. However complementary, its integration into the forensic procedures has consequences on the organisation of bodies investigations. According to the hypotheses about the causes of death, forensic doctors, radiologists and radiographers debate in order to organize the priorities and the use of each imaging technique. The added value of radiological examinations (visualization power) is weighed against their duration, which delay the autopsy, and some of the effects of PMCTA on the texture, the consistency of the organs and lividities, and its eventual technical artefacts.

Most importantly, discussion and debate arise about the ways of seeing and the respective probative value of both autopsy and post-mortem imagery. One of the main topics concerns the proximity degree and relationship to “real bodies”, leading to a distinction between forensic doctors who touch and cut, and radiology members who don’t, reducing bodies to images. We also identified discrepancies around the probative value of post-mortem imaging, especially in cases of discordance between radiological and autopsy results. The outcome of the debates always seems to be the same: the results of radiological exams must be confirmed through autopsy and the examination of “real bodies”, reducing imaging to a guide for autopsy.

 

Discussion

Direct observation, senses of the forensic expert during autopsy, toxicological and histological analysis remain the gold standard to find the cause of death, decreasing the strength and the legitimacy of post-mortem imaging. The integration of post-mortem imaging into the forensic investigations implies debates and even resistances as it questions the practices and the professional vision of forensic doctors.

Postmortem imaging, ontology of dead bodies and the future of forensic investigation
Conférence

Schnegg Céline, Rey Séverine, Dominguez Alexandre

5th STS-CH Conference, Multiple Matters, from neglected things to arts of noticing fragility, 15.02.2021 - 17.02.2021, Congrès virtuel

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Résumé:

When a suspicious death occurs, a forensic investigation is conducted. Although the surgical autopsy still plays a central role in this process, several medical imaging techniques have been used for the past fifteen years to complement this examination. Developed in certain specialized centers, these techniques change the way experts demonstrate the cause of death: CT-scan and MRI allow to see inside of the body without "cutting" it. In addition to this power of visualization and virtualization of bodies, these techniques also induce a transformation of temporality and blur the boundary between living and dead, as the postmortem angiography artificially restores blood circulation. In this way, virtual autopsy "increases" the dead bodies – more than a corpse, they become a form of cyborg – and raises questions about the human/non-human divide.

Based on an ethnographical survey in Swiss forensic medicine department using and developing postmortem imaging, our communication analyzes how these techniques transform investigative practices and the ontology of dead bodies, in comparison with autopsy. Our results question the paradigm shift in the modalities of investigating death (use of senses versus distance, seeing with or without mediation, direct observation and photography versus digital reconstruction), but also on broader social issues (place of death, integrity of the body, objectification/dehumanization of corpses during forensic investigations).

2020

Postmortem imaging: trouble on the border between life and death
Conférence

Schnegg Céline, Rey Séverine, Dominguez Alexandre

EASST/4S Conference, 18.08.2020 - 21.08.2020, Congrès virtuel

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Résumé:

In case of suspicious death, medical examiners are responsible for determining the cause and the manner of death. They base their inquiry on a scene investigation, medical files, an external body examination, an autopsy and laboratory tests. For fifteen years, some specialized forensic centers have been developing several medical imaging techniques as complementary tools. These techniques change the way experts demonstrate the cause of death: CT-scan and MRI allow to see inside the body without "cutting" it. In addition to this power of visualization and virtualization of bodies, postmortem imaging also induces a transformation of temporality and challenges the border between living and dead. Indeed, as it artificially restores blood circulation, postmortem angiography makes it possible to simulate the living during the examination.

Based on an ethnographical study in a Swiss forensic medicine department using and developing postmortem imaging (hundred days of observation) and an analysis of autopsy and radiological reports, our communication analyzes how postmortem imaging technologies transform investigative practices and the ontology of dead bodies, in comparison with autopsy that remains the gold standard. Our fieldwork results give insights into the resistances and negotiations caused by the introduction of postmortem imaging techniques into the forensic routine, in terms of work organization, scientific evidence and definition of expertise: how do medical examiners manage this new way of examining bodies and the eventual divergences between results of autopsy and postmortem imaging?  What is at stake in the digitalization of dead bodies?

2016

Enquête sociologique sur la tangibilité du risque lié à la consommation d’alcool pendant la grossesse, en Suisse romande
Conférence

Schnegg Céline

Journée d’étude LABERS Lorient, Parcours de grossesse et alcool : genèse et représentations d’un enjeu de santé publique, 04.11.2016 - 04.11.2016, Lorient, France

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2014

Boire ou être enceinte, faut-il choisir ? Analyse sociologique des discours professionnels sur le risque lié à la consommation d’alcool pendant la grossesse
Conférence

Schnegg Céline

Colloque du Groupe Romand d’Etude des Addictions et UNIGE, Addictions et société, Voyages au pays des ombres, 12.11.2014 - 14.11.2014, Genève

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