Résumé:
Introduction
Marcher en utilisant un smartphone est une situation quotidienne dangereuse [1]. 30% des accidents piétons seraient attribuables à cette double tâche avec une augmentation constante, en particulier pour les personnes âgées [2]. L’écriture d’un texto pendant la marche est une distraction qui sollicite la motricité, la cognition et la vision dans un environnement sensoriel très riche et non sécuritaire [3,4], ce qui induit un enjeu de priorisation de tâche [5].
La revue systématique et la méta-analyse a examiné les paramètres spatio-temporels de la marche pendant la double tâche "texting + marche" comparés à la simple tâche « marche » chez les adultes.
Méthode
Les bases de données PubMed, Embase, CINHAL et LISSA ont été interrogées avec des équations à l’aide de mots clés sur « texting » et « marche ». Deux évaluateurs en aveugle ont procédé à l’inclusion des articles, puis à l’évaluation de la qualité par la grille Downs et Black. Les estimations groupées de l'effet global ont été calculées à l'aide d'une méthode à effets aléatoires ou fixes, et des diagrammes en forêt ont été générés.
Résultats
25 études ont été incluses évaluant des adultes en bonne santé. En plus, d’autres groupes de populations étaient étudiés : des personnes âgées (4 études), avec une sclérose en plaque (2 études) et en surpoids (1 étude). La marche était évaluée avec (N=4) et sans (N=21) obstacles, en condition de laboratoire (N=20) ou écologique (N=7). Huit études avaient un score de qualité de 6-8/16, 7 études entre 9 et 12/16 et 3 études un score supérieur à 12/16. Par rapport à la simple tâche, la méta-analyse a montré une altération significative de la vitesse de marche, de la longueur et de la cadence des pas et des foulées et du simple et double appui en double tâche (p<0,05).
Discussion
Les paramètres spatio-temporels de la marche étaient systématiquement altérés lors de l’ajout de la tâche de texting, quelle que soit la population et les conditions de test. La qualité des études était toutefois modérée avec des modalités de test variables. Malgré les risques augmentés chez les personnes présentant des troubles moteurs, peu d'études ont été menées en condition pathologique.