Summary:
l’heure où les exigences du monde du travail se complexifient, la question de la qualificationdes jeunes revêt une importance capitale (Davis & Foray, 2002 ; Trottier, 2006). Cettequalification, incarnée par le diplôme, contribue en effet à réduire les risques de précarisationdes parcours socioprofessionnels, mais aussi à augmenter la satisfaction et le bien-être autravail (Hamilton & Hamilton, 2006 ; Scarpetta & Sonnet, 2012). Au Québec, les formationsdites « professionnalisantes », telles que la formation professionnelle et la formation technique,jouent en ce sens un rôle central : elles permettent aux personnes qui les choisissent d’obtenirun diplôme, dans un laps de temps relativement court, qui leur reconnaît une expertiseet les autorise à exercer un métier donné. Au-delà de cet aspect qualifiant, la formationprofessionnelle et technique constitue un lieu de transition entre monde scolaire et mondedu travail et contribue de ce fait à la construction d’une identité professionnelle (Masdonati,2007). Un moment clé de ce processus de transition et de construction identitaire est celui del’insertion professionnelle, soit du passage de la formation à l’emploi. Durant cette période,notamment, les personnes confrontent leurs attentes envers le travail – construites tout au longde leur formation – à la réalité de l’exercice du métier (Porfeli, 2008). C’est ce moment sensiblede la construction de l’identité professionnelle des jeunes, analysé du point de vue des liensentre attentes et réalité de l’insertion, qui est au cœur de la présente contribution.