Résumé:
RÉSUMÉ:
Cette étude analyse trois processus de projet pour la reconstruction de milieux urbains détruits par une catastrophe naturelle ou par un conflit armé: le village de Gondo en Suisse, partiellement détruit par un glissement de terrain, a été réaménagé suite à un concours d’architecture; la ville de Gibellina en Sicile, dévastée par un tremblement de terre, a été rebâtie sur un autre site par l’État italien; le camp palestinien de Nahr el-Bared au Liban, rasé par l’armée libanaise, est en cours de reconstruction sur la base d’un plan élaboré de concert avec les habitants. On constate que si les «usagers» ne sont pas actifs dans le processus de planification ce der-nier a de fortes chances d’être inadapté à leurs besoins et donc d’être rejeté. On remarque de plus que les planificateurs possèdent rarement les moyens et les connaissances nécessaires à cette collaboration. Ce travail décrit la nature culturelle du projet de reconstruction et soutient qu’il doit considérer le rapport que les habitants entretiennent avec le lieu à rebâtir. Il aborde en priorité deux as-pects de ce rapport: la mémoire et la gestion des risques. Le premier répond à la nécessité de commémoration et se réfère au lieu comme à une composante identitaire de la collectivité. Le second demande que l’on considère le risque comme une construction sociale. On peut alors intégrer une gestion des risques qui prenne en compte cette dimension culturelle au projet de reconstruction afin de favoriser la résilience de la collectivité.Cette recherche aboutit à l’idée que ces aspects peuvent être intégrés au processus de planifica-tion en utilisant une carte mentale, c’est-à-dire un redessin «de mémoire» du lieu tel qu’il était avant la catastrophe. Cet outil peut permettre la coproduction du projet de reconstruction.
MOTS-CLÉS:
reconstruction, planification, catastrophe, Gon-do, Gibellina, Nahr el-Bared, mémoire collective, gestion des risques, carte mentale, coproduction.