Description du projet :
Les traitements en oncologie engendrent de lourds effets secondaires (Azim et al., 2011). Parmi ceux-ci, sont retrouvés les neuropathies induites par chimiothérapie (Chimiotherapy Induced Peripheral Neuropathy (CIPN)) (Seretny et al., 2014). Si l'on considère les Taxanes, une classe de chimiothérapie principalement utilisée dans le traitement du cancer du sein et des ovaires, des symptômes de CIPN sont retrouvés chez 57 à 83% des patientes (Stubblefield et al., 2009). Un an après la fin des dernières chimiothérapie, 68.1% de patients présentent toujours des signes de neuropathie distale (Seretny et al., 2014).
Ces neuropathies, provoquées par la cytotoxicité du produit sur les différents tissus nerveux (Lebrun et al., 1999), touchent préférentiellement le système nerveux périphérique, moins protégé par la barrière hémato-nerveuse que le système nerveux central (SNC) (Psimaras et al., 2009). Ainsi, les ganglions de la racine dorsale de la moelle épinière, mais également, les terminaisons distales des branches axonales sont fréquemment touchés, entraînant des neuropathies à prédominance sensorielle (Argyriou et al., 2014; Dy & Adjei, 2013; Guastalla & Diéras, 2003; Laffite, 2005). Ces atteintes sensitives bilatérales symétriques (Laffite, 2005) touchent non seulement les petites fibres non myélinisées mais également les grandes fibres myélinisées des nerfs périphériques sensoriels ou sensori-moteurs (Argyriou et al., 2014). Elles se déclinent notamment sous la forme d'inflammation, de changements mitochondriaux ou de stress oxydatif (Jaggi & Singh, 2012).
En clinique, les CIPN sont objectivées en évaluant les symptômes du patient, le système sensoriel, le système moteur et le signal électromyographique (EMG) (Cavaletti et al., 2004). Pour le patient, elles génèrent des douleurs, des paresthésies, des dysesthésies, des hyper/hypoesthésies, des engourdissements ou des picotements (Visovsky et al., 2008). Les signes relèvent des troubles de la sensibilité (diminution de la sensibilité superficielle cutanée, de la sensibilité vibratoire, du sens des positions, des réflexes profonds) et moteurs (altérations de la force, de l'équilibre, de la marche, de la motricité fine) (Visovsky et al., 2008). Le signal EMG démontre lui, une diminution de l'amplitude des potentiels d'actions des nerfs sensitifs périphériques (Laffite, 2005) et une vitesse de conduction réduite (Jaggi & Singh, 2012). Les travaux de Kneis (2016) sur l'activité EMG des muscles posturaux a mis en évidence un réflexe H diminué et retardé par rapport à l'onde M (Kneis et al., 2016) démontrant que les dommages étaient préférentiellement afférents (Argyriou et al., 2012). Ceux-ci provoqueraient une conduction de l'information afférente insuffisante et perturberaient les circuits réflexes de la colonne vertébrale (Kneis et al., 2016).
Research team within HES-SO:
Reinmann Aline
, Bruyneel Anne-Violette
Durée du projet:
01.09.2020 - 31.12.2023
Montant global du projet: 44'832 CHF
Statut: Completed