Zusammenfassung:
A la demande de Neuchâtel Organise le Maintien à Domicile (NOMAD) nous avons exploré dans quelle mesure la littérature disponible permet de faire un choix quant aux types d’équipements de protection individuelle (EPI) (protections oculaires et masques utiles aux travailleurs et travailleuses des soins à domicile, y.c. l’entretien et l’administration).
Mise à part l’étude de Chan et de ses collègues, nous n’avons pas identifié à ce jour de nouvelle étude scientifique ou de guideline justifiant pour des raisons sanitaires l’utilisation d’un écran facial plutôt que des lunettes de protection. Par contre, plusieurs études ou guidelines suggèrent que l’écran facial est plus apprécié des soignants, que son coût est plus modeste (coût moyen des lunettes US$ 4.3 vs Ecran facial US$ 2.70 (World Health Organization, 2016, p. 41)), qu’il est facilement disponible (Perencevich, Diekema, & Edmond, 2020) et qu’il est probablement d’un usage plus aisé que les lunettes pour des soignants qui sont en déplacement. De plus, l’écran facial limite l’accès « involontaire » aux muqueuses du visage et limiterait ainsi les contaminations.
Pour ce qui concerne le port du masque par le personnel non-soignant de NOMAD, les informations trouvées suggèrent que la protection du personnel non-soignant dépend de la protection systématique et adéquate du personnel soignant avec qui il est en contact. Par ailleurs, les mises à jour récentes du ECDC suggère aussi aux personnes asymptomatiques de porter le masque. Il semble donc de plus en plus clair que les orientations initiales des autorités suggérant de ne pas porter le masque en absence de symptômes, relevaient plus d’une précaution liée à la préservation d’une disponibilité suffisante des EPI pour les organisations de santé que de motifs sanitaires.
Pour ce qui concerne les EPI à mettre en place pour protéger les travailleurs et travailleuses vulnérables, la littérature suggère essentiellement de 1) éviter de mobiliser ces employé·e·s sur le terrain en favorisant le travail administratif et/ou le télétravail, 2) de masquer les client·e·s et leurs proches afin de protéger les soignant·e·s qui interviennent chez eux, et 3) de fournir les meilleurs EPI disponibles à ces soignants, en particulier des masques FFP3/N95 et des écrans faciaux. Il est par ailleurs important de prévoir des procédures systématiques spécifiques à ces employé·e·s, de bien former ce personnel à l’utilisation de ces EPI et de leur donner du temps pour qu’il puisse gérer sereinement l’habillage et le déshabillage de cet équipement. Il ne faut pas négliger la charge anxiogène que peut représenter une telle activité perçue comme étant à risque pour certaines personnes vulnérables.